Il y’a 4 années, nous quittait Cheikh Amar Ezzahi
Parmi les grandes figures musicales qui ont illuminés le ciel artistique algérien au lendemain de l’Indépendance Nationale, il se trouve une personnalité qui s’est abreuvée du genre musical chaâbi et de ses maîtres. Il s’agit de cheikh Amar Ezzahi, de son vrai nom Ait Zai Amar. Né le 1er janvier 1941 à Ait Bouamès dans la Wilaya de Tizi-Ouzou et il s’est éteint, il y a quatre années le 30 novembre 2016 , en son domicile situé à la rampe Louni Arezki à Alger. Il a été inhumé au cimetière El Kettar le 1er décembre 2016, il était âgé de 75 ans.
Cheikh Amar Ezzahi est un artiste qui a vu les choses autrement, qui a pris un vrai raccourci de la vie, en la vivant dans la modestie, conjuguée à sa plus simple expression. Il s’agit d’un artiste au sens plein du terme qui a mis sa condition d’existence au service du verbe et de la mélodie populaire.
Appelé, affectueusement par ses fans, « Amimer », comme pour lui exprimer tout leur amour, toute leur affection et leur volonté de se l’approprier, de le soutenir tous les jours un peu plus.
Ce grand artiste, cette véritable icone unique en son genre, a marqué l’histoire musicale d’un sceau indélébile, Cheikh Amar Ezzahi s’est imposé en grand maître sur une scène illuminée, taillée à ses mensurations dans le monde magique de la musique et le chant chaâbi conçu et développé par le maitre Cheikh El Hadj M’hamed El Anka.
Amimer était tout à la fois, dans sa démarche, dans son attachement au patrimoine, dans sa passion pour les poètes du melhoun, pour ceux du zadjel et de la chansonnette du moment, pour son imprégnation par le religieux, par le panégyrique et par le profane.
Son apport artistique, son génie et son talent sont venus à point nommé pour hisser le niveau de la chanson chaâbi dans les sphères supérieures, à tout le moins différentes de celles qui l’ont précédées.
Amimer l’a fait de la manière la plus brillante qui soit, donnant ainsi le lustre qui manquait à un genre musical qui en avait grandement besoin depuis les années 70 du siècle dernier.
Cheikh Amar Ezzahi a inventé un style propre à lui qui réunit en plus de son génie personnel, l’apport de plusieurs personnalités. Celles de Cheikh El Hadj Boudjemaâ El Ankis, de Cheikh El Hadj M’hamed El Anka, de Cheikh Hamdane Kabaili, de Cheikh Kaddour Bachetobdji, de Cheikh Mohamed Lahlou ajoutées à celles des Cheikh Mahboub Safar Bati et de Mohamed Badji qui sont venues couronner cet immense artiste qui a défrayé la chronique du monde musical de notre pays.
Abdelkader BENDAMECHE
Alger, le 1er décembre 2020
Directeur général de l’AARC.