Dans le cadre de la reprise des activités culturelles, l’Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel (AARC), organise un concert de chants chaabi avec Cheikh Abdelkader Chaou à Dar Abdelatif, vendredi 24 septembre 2021 à 19h00, en présence du public. Soyez les bienvenues en respectant les gestes barrières contre COVID 19 pour votre sécurité et celle des autres.
Prix : 500 da, Places limités à 50. Info-line : 0667550858
Biographie :
Considéré comme l’une des plus grandes figures de l’art musical chaâbi des années post-indépendance, Abdelkader Chaou inscrit, en qualité d’interprète, son nom dans l’histoire artistique de notre pays.
Originaire de Tigzirt dans la Wilaya de Tizi Ouzou, Abdelkader Chaou voit le jour à la rue Médée, en plein cœur de la Casbah d’Alger, le 10 novembre 1941. Il doit son initiation musicale à l’environnement socio-culturel propice de cette cité historique, gardienne des traditions séculaires. Il apprend assez vite quelques ritournelles glanées çà et là, à l’occasion de toutes sortes de cérémonies religieuses ou familiales.
Curieux de nature et ambitieux, dès son jeune âge, il chantera sans complexe quelques refrains devant un voisin mélomane très averti et non voyant Rabah Delladj. Ce dernier, sera le premier à trouver en lui des qualités vocales appréciables.
Cet encouragement acquis, il va tenter en 1961 de se présenter au « radio crochet », organisé par la radio, située à la rue Berthezene (actuelle Mohamed Saâdane) et consacré aux jeunes talents. Haddad El Djilali dirigeant l’orchestre, lui fit de précieuses remarques, notamment, celles de la ressemblance au style vocal du maître El Hadj H’sen Saïd.
Dès l’indépendance, Abdelkader Chaou est un jeune interprète de chants chaâbi qui anime les cérémonies de mariage avec ses amis Belkacem au banjo et Mohamed Hidous à la derbouka.
C’était le temps des grandes manifestations artistiques et de la liesse populaire de l’indépendance nationale. Les troupes artistiques se constituaient tous azimuts. L’ensemble « El Djamalia », fondé et dirigé musicalement par Saïd Oumitouche, a été constitué dans le but d’organiser des spectacles à travers tout le territoire national.
Abdelkader Chaou, fait partie de ce groupe, il est aligné dans le cadre de ces tournées et pour la première fois en qualité de chanteur, aux côtés de Amar Zahi, Rahma Boualem et Krikèche et ce, jusqu’en 1966.
Encouragé par ses proches, il intègre le conservatoire municipal d’Alger, dirigé par Mahieddine Bachetarzi, précisément au sein du cours encadré par Cheikh El Hadj M’hamed El Anka.
Il quitte cette importante classe au bout d’une année, avec un bagage non négligeable, qui lui permet d’envisager correctement sa carrière d’interprète.
C’est en 1967 que la radio lui fit appel par l’intermédiaire de Baït Merzak et El Hadj Mustapha Kechkoul. Ces derniers lui permettent d’enregistrer pour la première fois une émission radiophonique diffusée sur les ondes de la chaîne nationale. « Dami houite Leghzèla » ; « Ya dhou âyani » et « Mohamed zéhou el bal » sont les chansons programmées en cette occasion. L’orchestre était dirigé par Mustapha Skandrani. Ces mêmes titres sont réalisés en disques 45 tours aux éditions Pathé Marconi. Il entre, de ce fait, pour la première fois dans le circuit commercial de la musique.
En 1968, c’est le Théâtre National Algérien qui loue ses services, dans le cadre d’une grande tournée artistique en France, aux côtés des grandes vedettes de l’époque que sont : El Hadj Rabah Dériassa, Mohamed Lamari, Khelifi Ahmed, Noura, Saloua, Kamel Hamadi, Fadéla Dziriya, Haddad El Djilalli, Mahboub Bati et Akli Yahiatène. Abdelkader Chaou s’acquitte très honorablement de sa tâche, son nom est cité, déjà, parmi les artistes qui progressent.
Il participe jusqu’en 1970 à plusieurs tournées nationales et internationales notamment à Chiraz en Iran et Murcia en Espagne.
En 1969, il figure dans le programme du grand Festival Panafricain à Alger et celui de la réunification du réseau national de Télévision en juin 1970 à Oran.
A partir de cette date, Abdelkader Chaou se consacre entièrement à la musique en s’installant dans le marché du disque. Les titres édités jusqu’en 1972 sont accueillis très modestement par le public. Le quatuor Guerouabi – El Ankis – H’en Saïd et Lachab battait les records de vente durant cette période.
Sa rencontre avec Mahboub Bati, dans son studio de la rue Zabana (ex. Hoche), allait être décisive et salutaire puisque ce faiseur de « rois » allait lui signer en 1973 un vrai tube : « Djah rebbi ya djirani » qui le placera sous les feux de la rampe définitivement. Suivront plusieurs titres qui vont le mettre désormais, parmi l’élite nationale. Ce sont : « Yal adra » de Mahboub Stambouli en 1974, « Saâdini yal bent el âm », « And bèb el âdra » et « Mazal khatmi » de Mahboub Bati en 1975.
En 1977, ce dernier lui offre « Yal oueldine » qu’il réalise en duo avec Nadia Benyoucef. Enregistrée en clip pour la télévision nationale, cette chanson va devenir le succès de plusieurs années. Abdelkader Chaou confirme ainsi sa grande notoriété.
Outre Mahboub Bati comme auteur et compositeur, il y eut également El Hadj Mahboub Stambouli (Yal adra ouine malik et El âchqa) en 1974 ; Maâti Bachir (El hlal edhaoui et Li qaâd fi dar) en 1979 ; Salah Saâdaoui (Qessa Srat) en 1980 ; Belkaid Abdelghani (El ghrib et adjini) en 1980 ; Kamel Hamadi (Endjibek endjibek – Ya maâlem – Kheliouni n’ îche) en 1980 ; Mustapha Skandrani (Yalli zarou âdete mdoun) en 1985.
Sa production avoisinant les trois cent titres, en quarante années de carrière, demeure équilibrée, malgré tout, entre la préservation du patrimoine lyrique national et le souci d’apporter une touche de nouveauté dans sa démarche. Abdelkader Chaou réussit fort bien dans sa tâche, car la tradition épouse aisément la modernité.
« Chahlet laâyani » de Abdelhakim Garami et « Cheikh Amokrane » de Cheikh El Hasnaoui, reprises respectivement en 1992 et 2003, sont là pour conforter cette affirmation.